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Élodie a recouvré ses forces : aller prier au tombeau d’Herstall est la première pensée de sa convalescence. À la chute du jour, elle a traversé le parc ; et, seule au pied du tertre funéraire, elle s’arrête, se prosterne et pleure. « Ô mon père ! dit Élodie, étrangère aujourd’hui sur un globe inconnu, qu’ai-je à attendre du temps ? l’accumulation des souffrances. Qu’ai-je à espérer des hommes ? la pitié. Oh ! par vos prières, obtenez du Seigneur ma délivrance ; et pour m’ouvrir un céleste passage jusqu’à vous, que devant moi se brisent les funestes barrières de la vie ! »

Appuyée contre la croix du tombeau, la fille de Saint-Maur, absorbée dans ses pieuses méditations, a laissé fuir les momens sans remarquer leur passage. Repoussant avec effroi le souvenir du Solitaire, elle se répète les derniers mots de son père expirant. L’homme du mont Sauvage, puissance mystérieuse, n’est