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beau des guerriers de la Bourgogne, le plus renommé des héros du siècle, vint s’offrir aux regards d’Iréna, et parut vivement épris de ses charmes. La belle héritière fut environnée de toutes les séductions de l’amour, et bientôt disparut de la rive paternelle. La fille d’Herstall avait été enlevée par Charles, comme la fille de Cérès par le souverain du Ténare ; mais, hélas ! le fleuve Léthé ne coulait point aux lieux qu’allait habiter Iréna.

Herstall se livra au plus affreux désespoir : les heures, les jours, les mois s’écoulaient, et le sort d’Iréna demeurait inconnu. Herstall, dans l’univers, n’avait vu que sa fille, il ne lui restait plus rien dans l’univers ; le cœur d’Iréna était le seul dont il ambitionnait la tendresse, et le cœur d’Iréna l’avait entièrement délaissé. Sur sa fille éblouissante d’attraits, il avait en quelque sorte fondé sa gloire, et sa fille égarée était devenue sa honte.