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voix de l’ouragan ne mugit plus que dans le lointain : à l’horizon, vers l’orient, s’entassent les nuées ; l’azur des jours sereins a reparu. La plante abattue relève sa tige humide ; l’oiseau rassuré retrouve ses doux chants ; la nature, comme une jeune nymphe épouvantée qu’ont poursuivie de noirs satyres, semble, échappée à d’affreux dangers, faire une pause et reprendre haleine.

Ah ! vainement le ciel s’est purifié, l’orage est encore au fond du cœur d’Élodie. Ses membres sont glacés, sa tête est brûlante, et le feu de ses regards est celui du délire. Les chemins sont inondés : non loin le torrent roule avec fracas ses nouvelles ondes sablonneuses. De nouveaux ravins, creusés par l’orage, se précipitent des hauteurs, et traversent les sentiers de la forêt ; des arbres renversés ferment tous les passages. Mais pour l’orpheline il n’est plus d’obstacles, il n’est plus de terreur : ce n’est plus la trem-