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d’Élodie. — « Céleste appui de l’innocence ! s’est écriée l’orpheline, secourez-moi. »

Le voile qui couvrait sa tête est enlevé par la tourmente : de ses longs cheveux les boucles éparses flottent en désordre sur son front et sur ses épaules. La pluie tombe avec violence : une nuit épaisse couvre la forêt qu’éclairent par intervalles les rougeâtres feux de l’orage. Relevant la mère Ursule, Élodie, vers un chêne voisin, la traîne avec effort, et soutient ses membres glacés ; puis, debout contre l’arbre protecteur, alors pâle et résignée, la douce vierge de l’abbaye, battue par la tempête, à la sinistre lueur des éclairs, immobile et silencieuse, semble, au milieu des ténèbres de l’enfer, une blanche apparition de l’Élysée.

Cependant la bourrasque impétueuse a passé ; un rayon de lumière a brillé du côté du couchant : la foudre ne tonne plus au-dessus de la montagne. La grande