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mouvemens précipités décèlent l’agitation de son âme. On la voit tout à coup tressaillir sans motif. Elle parle ou répond à la hâte, sans comprendre elle-même le sens de ses paroles. Le moindre bruit l’effraie ; le moindre objet l’étonne ; la moindre question la trouble. Trop sincère pour rien dissimuler, trop naïve pour se contraindre, elle semble à demi égarée. Herstall l’observe, il la comprend, il soupire, et hâte l’instant de son départ.

L’astre du jour est à la moitié de sa course. Le vieillard s’est éloigné de l’abbaye ; déjà sans doute il est arrivé à l’ermitage du Solitaire.

Les heures s’écoulent. Assise au grand balcon du monastère, Élodie tient constamment ses regards attachés sur la route du mont Sauvage, et ne les en détourne parfois un instant que pour les élever au ciel. L’amour, dans le cœur de l’innocence, est un sentiment reli-