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il lui peint ses sentimens avec le feu de la jeunesse et de l’amour ; il met à ses pieds sa fortune et ses titres ; il l’élève aux grandes dignités, ou les lui sacrifie ; et la pauvre orpheline d’un vallon solitaire refuse les offres les plus brillantes, dédaigne le guerrier le plus séduisant, et reste insensible à l’amour le plus passionné ! — « Oui, se répète Herstall affligé, un autre a charmé son cœur. »

Confident chéri du baron, Anselme habite auprès du monastère : il consacre à son ami toutes les heures de loisir que lui laissent ses devoirs. S’intéressant vivement au destin d’Élodie, Anselme a blâmé la conduite d’Herstall. Absolu dans ses volontés lorsqu’il les croit sages, le pasteur d’Underlach, en certaines circonstances, ne voit dans la douceur qu’une faiblesse, et dans la bonté qu’une erreur. — « Était-ce à vous, dit Anselme, à céder aux caprices d’un enfant ? En ce monde, un père, image de l’Éter-