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m’arracher de ces lieux, ou j’oublierai tous mes sermens au Solitaire ! » — « Tous vos sermens au Solitaire ! répète la vierge étonnée. — « Oui, tous mes sermens, reprend Ecbert avec transport. Le croirez-vous ! je lui ai juré de vous fuir… Je lui ai juré de ne plus troubler votre repos… Il l’a exigé le barbare ! et pourtant il a vu couler mes larmes… les premières que j’aie versées. »

L’ami de Réné parcourt la salle à grands pas ; sa voix est étouffée ; vainement aux accens de la douleur il eût voulu refuser un passage. Du grand balcon de l’abbaye, d’où l’on découvre la vallée, son regard cherche le mont Sauvage. — « Infortuné Solitaire ! s’écrie-t-il, te crois-tu donc en ce moment plus à plaindre que moi ! »

Chaque parole du comte de Norindall accroît le trouble de l’orpheline. — « Ecbert, dit-elle, c’est donc au Solitaire que je dois votre noble repentir, vos