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orpheline, Élodie, nièce d’Herstall, habite seule avec lui le monastère. « Mon père, dit la douce vierge d’Underlach, tu demandes au Ciel la mort ; et moi, sur la terre, que deviendrai-je ?… » En prononçant ces mots, elle presse contre son cœur la main glacée du vieillard ; sa voix expire sur ses lèvres ; et ses larmes silencieuses achèvent le reproche.

La pâle clarté de la lampe d’Herstall éclairait seule cette scène touchante : le vieillard, sans répondre, contemple un instant sa jeune protégée. Semblable à ces vierges célestes que se représente l’imagination de l’homme aux premiers beaux jours de la vie, qu’il cherche dans le vague de ses rêveries, et que son cœur appelle à l’âge des amours, Élodie apparaissait à la terre plus fraîche la rose du matin, plus pure que l’air embaumé du printemps. La grâce de ses mouvemens égalait la perfection