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un instant il s’arrête…. Sa grande âme est ébranlée ; c’est sa première action coupable : il redoutait de l’entreprendre, il s’épouvante de l’achever. — « Lève-toi, créature angélique ! lève-toi, dit le guerrier attendri : c’est moi qui tombe à tes genoux. Non, je ne suis point un monstre, mais je t’adore : je n’étais point né pour être un lâche ravisseur, mais je ne puis vivre sans toi. L’honneur m’est précieux, la vertu m’est chère ; mais mon amour pour toi l’emporte et sur l’honneur et sur la vertu. Vierge pure ! sauve-moi du crime : je puis te laisser libre encore… rétracte tes premiers refus, rappelle Ecbert à l’abbaye. Parle, je ne demande qu’un mot… un seul mot d’espérance. »

Il dit : chancelant et comme égaré, le comte de Norindall s’appuie contre la muraille, attendant son arrêt. Le battement de son cœur est celui du délire : il a jeté son casque dont il ne peut supporter le