Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/12

Cette page n’a pas encore été corrigée

Déjà, depuis long-temps, les Suisses, délivrés de cet ennemi redoutable, avaient célébré leur triomphe par des réjouissances publiques ; et, de même que toute l’Helvétie, alors la vallée d’Underlach jouissait d’une paix profonde.

Le char de la nuit roulait silencieux sur les plaines du ciel. La neige tombait à gros flocons, et les vents soufflaient avec violence entre les vieilles arcades du couvent d’Underlach. Le baron d’Herstall, possesseur de l’abbaye, vieillard courbé sous le poids des ans, allume sa lampe au foyer presque éteint de la tour qu’il habite, et lentement se dirige vers la chapelle où, chaque soir, il adresse sa prière à l’Éternel.

Prosterné au pied des saints autels : — « Grand Dieu, s’écrie Herstall, pardonne la plainte au malheur. La mort m’aurait-elle oublié ? Ah ! depuis long-temps, la vie pour moi n’est qu’un