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sous son carquois : semblable au fameux Nemrod, il a repris son arc ; et, s’éloignant de la rive, il laisse échapper un long gémissement de sa poitrine oppressée. À pas précipités il traverse le pont, gravit le sentier de la montagne, et disparaît à travers les sapins.

Il est déjà loin. Élodie a recouvré le mouvement ; elle vole à l’arcade solitaire, et se ressaisit de sa lyre. Ursule, interdite, étonnée, ne sachant que penser du chantre inconnu, hasarde quelques questions ; mais l’orpheline, entièrement troublée, ne l’entend ni ne lui répond. Elle a repris la route du prieuré ; la chaumière de Marceline vient s’offrir à sa vue : involontairement elle y conduit ses pas ; là, sous ce toit rustique, il n’est parlé que du Solitaire.

L’enthousiaste Marceline aperçoit la nièce d’Herstall, et vole à sa rencontre. — « Venez, ange du monastère, dit-elle, venez ; que n’ai-je point à vous