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» Appui divin, douce espérance,
» Porte entr’ouverte sur les cieux,
» Tu ne saurais charmer mes yeux,
» Tu ne peux rendre… l’innocence.

» De la vertu j’ai sur la terre
» Imploré le puissant secours…..
» J’ai vu sa céleste lumière
» Briller au printemps de mes jours…..
» Des naufrages de l’existence
» Qui plus que moi connut l’horreur !
» Mais hélas ! l’homme du malheur
» N’en a pu sauver… l’innocence. »

À ces derniers accens, la voix du montagnard mélancolique et plaintive s’exhale au milieu des rochers déserts, comme le chant solennel de l’esprit du repentir au séjour des expiations. Un froid mortel a soudain glacé les membres d’Élodie. Il lui semble qu’un bandeau fatal serre douloureusement son front, et qu’une masse de plomb est tombée sur son cœur. Le chasseur de la montagne avait levé ses yeux vers le ciel ; la fille de l’abbaye venait de reconnaître