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le dieu de la forêt. Sa taille majestueuse s’élève sur la rive comme le cèdre altier sur le Liban. Ses membres nerveux, sa force redoutable annoncent l’athlète né pour les combats, l’Alcide accoutumé à la victoire. Si la rage et le délire s’emparaient de son âme, nul doute qu’il ne pût renouveler les gigantesques fureurs de Roland ; mais le calme règne sur ses traits ; sa voix sonore se marie aux divins accords de sa lyre, et la nature avec ravissement semble écouter ce nouvel Orphée.

Ô surprise ! le même air chanté la veille par Élodie est répété par le montagnard. Ce sont presque les mêmes mots, les mêmes expressions, les mêmes paroles que fait entendre le chasseur ; et cependant quel sens différent !… La vierge d’Underlach écoute, et ne peut en croire son oreille.

« Printemps, réveil de la nature,
» Avec transport plus ne te voi
» Aurore ! enchante l’âme pure ;
» Il n’est plus de beaux jours pour moi