Page:Ark-12148-bpt6k57483573 Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres.pdf/534

Cette page n’a pas encore été corrigée

route, je dois donner une idée du li que les géographes Chi- nois emploient pour marquer la diftance des lieux. Il eft très- difficile de fixer la vraie étendue de cette meſure; aujourd'hui deux cents cinquante li font un degré, ce qui donne dix li pour chaque lieue. Mais la grandeur de ces li, de même que celle des lieues Françoifes, a varié fous les différentes dynaſties Impériales, & dans chaque province de l'Empire. Le Père Gaubil, qui a fait de favantes recherches ſur l'aſtronomie des Chinois, n'ofe conftater l'étendue de cette meſure. Il nous apprend que la plupart des Lettrés, fous le règne des Han, foûtenoient que mille li, faits du fud au nord, donnoient un pouce d'ombre de différence à midi fur un gnomon de huit pieds. Les Lettrés qui font venus enfuite ont cru cette déter- mination fauffe, parce qu'ils n'en ont jugé que fuivant la meſure du li en uſage dans les temps où ils vivoient. Si nous jetons les yeux fur les li adoptés par les Aftronomes de la dynaſtie des Leam, qui fleuriffoit au commencement du vi.ª fiècle, nous y trouvons une différence conſidérable, puiſque deux cents cinquante li, faits du nord au fud, donnoient pa- reillement un pouce d'ombre de différence. Ainfi pour juger de la diſtance des pays par les li, il faut connoître la meſure du li du temps de l'auteur; il faut être affuré qu'il a eu égard à cette meſure, & qu'il a pris les diftances avec exactitude. On peut éviter ces difficultés, en fixant la grandeur du li par deux endroits connus, rapportés dans un même auteur. La diftance que l'on met des côtes du Leao-tong à l'ifle de Toui- ma-tao eſt de fept mille li; conformément à l'étendue du li établie fur cette diſtance, les douze mille li du Leao-tong au Japon ſe terminent vers le centre de l'ifle, vers Meaco, qui en eft la capitale, & qui portoit alors le nom de Chan-tching, ou la ville de la montagne.

A fept mille li du Japon, vers le nord-eft, le Ven-chin que I'on rencontre ne peut être que le Jefo, fitué au nord-eft du Japon, & auquel les fept mille li font terminés. Un hiftorien Chinois, qui nous a laiffé des Mémoires fort curieux fur le Japon, nous en fournit de nouvelles preuves. En parlant des