Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

y a une nécessité qu’étant charnu par lui-même, il le soit davantage encore vers les côtes, mais aussi parce qu’il faut qu’il reçoive le moins de fluide possible ; car en étant charnu, il aurait et il attirerait bien davantage de vapeur humide. § 5[1]. Ce qui prouve bien qu’en recevant de la chaleur, le diaphragme manifeste aussitôt la sensation qu’il éprouve, c’est ce qui se passe dans le rire. Pour peu qu’on soit chatouillé, on se met à rire, parce que le mouvement s’étend bien vite jusqu’à cette région. Même quand elle s’échauffe peu, le trouble n’est pas moins évident ; et la pensée est mise en mouvement en dépit de la volonté la plus réfléchie. Ce qui fait que l’homme est le seul animal qui soit chatouilleux, c’est la finesse de sa peau, et aussi cette circonstance que l’homme

  1. . Dans le rire. Les physiologistes modernes expliquent le rire par une inspiration longue, suivie d’inspirations courtes et saccadées, auxquelles succède une inspiration nouvelle assez prolongée, suivie encore d’inspirations écourtées. Quand le rire est trop fort, il fatigue les muscles abdominaux et particulièrement le diaphragme ; et voilà sans doute comment Aristote est amené à s’en occuper ici. — Qu’on soit chatouillé.. Le chatouillement provoque le rire ; mais ce n’en est pas la cause unique. — Jusqu’à cette région. Celle du diaphragme. — La pensée est mise en mouvement. C’est-à-dire que l’on rit sans le vouloir. — C’est la finesse de sa peau. Je ne sais pas si la physiologie moderne accepte cette explication ; ce serait la sensibilité de la peau plutôt que sa finesse. — Le seul animal qui rie. Cette observation a sans doute été faite pour la première fois par Aristote. — Qui avoisine l’aisselle. Le texte ne peut pas avoir un autre sens, et les manuscrits n’offrent pas de variante ; mais il est positif que le chatouillement sous l’aisselle n’est pas une cause de rire.