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par suite l’air n’y étant pas partout également bien renfermé y cause la maladie. § 11[1]. Voilà ce qui produit la crampe et la convulsion, et comment chez les hommes qui ont une maladie des reins, il survient des douleurs mortelles, quoiqu’il soit bon que les reins engraissent, sans pourtant engraisser par trop. Dans les autres animaux qui ont du suif, il y en a moins que chez les moutons, qui en ont une quantité extraordinaire. § 12[2]. Les moutons acquièrent de très forts rognons plus vite que tout autre animal. L’humidité s’y renfermant, ainsi que l’air, la crampe saisit les moutons, qui meurent en un instant. Par l’aorte et la veine, la maladie monte immédiatement jusqu’au cœur ; et il y a des canaux qui se continuent jusqu’aux reins à partir de ces veines.

  1. . La crampe et la convulsion. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte, dont le sens n’est pas très précis. Peut-être vaudrait-il mieux traduire : La gangrène, ou la pourriture, le sphacèle — Des douleurs mortelles. Ce sont sans doute les douleurs néphrétiques, qui en effet causent quelquefois la mort. — Qui en ont une quantité extraordinaire. C’est fort exact ; voir Buffon, loc. cit.
  2. L’humidité s’y renfermant. On voit d’après les divers passages de Buffon qui viennent d’être cités, qu’Aristote a raison d’attribuer à l’eau la maladie des moutons ; ils boivent, ou on les fait boire, à l’excès, et les reins deviennent très vite malades. — La crampe. Ou comme plus haut : La gangrène. Buffon dit, p. 169, qu’ils périssent de pourriture, si on ne les tue pas sur-le-champ, quand ils sont chargés de cette fausse graisse. — Des canaux qui se continuent jusqu’aux reins. Voir plus haut § 4. Il y a dans cette description des erreurs d’anatomie évidentes ; nous les avons signalées, et nous avons dit comment Aristote avait pu les commettre.