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sont à droite est sèche, et plus propre à donner le mouvement ; or le mouvement est contraire a la graisse, et il amaigrit plutôt ce qui est gras.

§ 10[1]. Tous les animaux en général se trouvent bien d’avoir des rognons gras, et parfois ils en ont qui tout entiers sont remplis de graisse. Mais quand les moutons ont des reins ainsi développés, ils en meurent. Leurs reins ont beau être gras, il y a toujours quelque défaut, si ce n’est dans les deux, au moins dans le rein de droite. Ce qui fait que cette affection ne se produit que chez les moutons, ou du moins qu’elle se produit davantage chez eux, c’est que, dans les animaux qui ont de la graisse, la graisse est liquide, et

  1. Tous les animaux… Il ne semble pas que la science moderne ait attaché autant d’importance qu’Aristote à la graisse des reins ; mais il est vrai que les reins sont généralement revêtus d’une masse de graisse, plus ou moins abondante, chez les vertébrés. La graisse paraît donc nécessaire à la fonction des reins, qui est d’éliminer par l’urine les substances azotées qui ne peuvent plus servir à l’entretien de l’organisme. — Ils en meurent. Buffon dit à peu près la même chose, mais sans parler précisément de la graisse des reins dans le mouton : « La surabondance de la graisse, dit-il, les fait quelquefois mourir », tome XIV, page 161, édit. de 1830. La graisse excessive des moutons provient souvent de la grande quantité d’eau qu’ils ont bue. Les reins ont alors trop à faire et ils deviennent malades, id. ibid. p. 169. Buffon ajoute, p. 172, que c’est surtout autour des reins que le suif s’amasse en grande quantité, et que le rein gauche en a toujours plus que le droit. — Qui ont de la graisse. Le mouton n’a que du suif dans toutes les parties du corps, et non de la graisse. — La graisse est liquide. Ou peut-être simplement : Humide ; ce qui serait plus conforme à la réalité. — L’air… bien renfermé. Il n’y a pas lieu de s’arrêter à cette théorie ; voir sur la graisse et le suif, l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. XIII, p. 288 de ma traduction. — Y cause la maladie. Cette explication est bien vague ; mais il est exact que la graisse des moutons n’est souvent qu’une boursouflure.