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ont du suif. Nous avons, dans d’autres ouvrages, expliqué la différence du suif et de la graisse. § 8[1]. C’est donc là ce qui fait que les reins deviennent gras nécessairement, par suite des conditions nécessaires où se trouvent les animaux qui ont des reins ; et c’est tout à la fois pour la santé de l’animal et pour garder la chaleur naturelle des reins eux-mêmes. Comme ils sont placés les derniers, ils ont besoin d’une plus grande chaleur. En effet, le dos est charnu pour être un rempart et une protection aux viscères qui environnent le cœur ; mais la hanche n’est pas charnue comme le dos, parce que, dans tous les animaux, les jointures sont dépourvues de chair. § 9[2]. C’est donc la graisse qui, au lieu de la chair, devient la couverture des reins. De plus, les rognons étant gras filtrent et cuisent mieux le liquide ; car ce qui est graisseux est chaud ; et c’est la chaleur qui fait la coction. Voilà les causes qui font que les reins ont de la graisse ; mais, dans tous les animaux, c’est le rein droit qui en a le moins. C’est que la nature des parties du corps qui

  1. Nécessairement… nécessaires. La répétition est dans le texte. — Pour garder la chaleur. Il n’est pas impossible en effet que la graisse ait cet objet. — Placés les derniers. Ceci demanderait une explication plus complète. — La hanche. Le fait est exact ; mais l’explication ne l’est pas autant.
  2. C’est donc la graisse… Même remarque que dans les paragraphes précédents sur le rôle de la graisse. — C’est le rein droit qui en a le moins. Aristote ne dit pas comment ce fait a pu être constaté. — La nature… est sèche. Cet argument nouveau est analogue à ceux qui ont été donnés un peu plus haut, et qui ne valent pas mieux. — Il amaigrit plutôt. C’est bien là en effet le résultat du mouvement qui fortifie tout en maigrissant.