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animaux qui ont un poumon plein de sang. La vessie est du reste très bien placée chez ceux-là ; car la surabondance naturelle qu’ils ont dans cet organe fait qu’ils ont plus soif que tous les autres, et qu’ils ont besoin, outre la nourriture sèche qu’il leur faut, d’une nourriture liquide plus considérable. Par une suite nécessaire, cette sécrétion se produit en plus grande quantité, et elle ne se produit pas seulement en une quantité qui puisse être digérée par l’estomac, et être éliminée avec l’excrétion que le ventre contient. § 2[1]. Il fallait donc nécessairement qu’il y eût aussi un réceptacle de cette excrétion. De là vient que tous les animaux qui ont un poumon ainsi organisé ont une vessie. Mais ceux qui n’ont pas un poumon ainsi organisé, ou boivent très peu, parce que leur poumon est spongieux ; ou même

  1. Un réceptacle de cette excrétion. Ceci est de toute évidence pour la vessie ; on ne voit pas aussi bien ce qu’est l’excrétion du poumon selon Aristote. — Boivent très peu. Ce sont en général les oiseaux. — Leur poumon est spongieux. Les poumons sont essentiellement spongieux, afin de pouvoir être flexibles et dilatables, dans la partie de la cavité thoracique qu’ils occupent. — Ne leur sert pas pour boire, mais pour se nourrir. La distinction est très fine et très juste ; mais, chez les poissons, le liquide absorbé est indispensable à la respiration ; il ne sert ni à boire, ni à se nourrir ; mais il sert à la vie. — Les insectes et les poissons. Ce qui est dit ici des insectes est insuffisant pour bien faire comprendre la pensée de l’auteur. Les insectes n’ont pas de poumon ; et ils respirent par les trachées et les stigmates, canaux placés sur les deux côtés de l’animal.