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rate aident puissamment à la coction et à la digestion des aliments ; car étant pleins de sang, leur nature est très chaude. Les reins servent à la sécrétion qui se distille dans la vessie. § 8[1]. Le cœur et le foie sont donc indispensables à tous les animaux. D’une part, le cœur est nécessaire comme le principe de la chaleur ; car il faut une sorte de foyer où soit déposée la flamme vitale de la nature, et ce foyer doit être bien gardé, comme si c’était la citadelle du corps ; d’autre part, le foie est destiné à aider la digestion. Tous les animaux qui ont du sang ont besoin de l’un et de l’autre de ces viscères. Aussi, ces animaux sont-ils les seuls qui possèdent ces deux viscères à la fois ; et ceux qui respirent en ont nécessairement un troisième, qui est le poumon. § 9[2]. Quant à la rate, ce n’est qu’indirectement

  1. Le cœur et le foie… Cette conclusion ne tient pas assez directement à ce qui précède. — Comme le principe de la chaleur. Voir plus haut, ch. V. § 3. — La citadelle du corps. L’expression est juste, bien qu’elle soit plus littéraire que scientifique. — À aider la digestion. Voir Cuvier, Anatomie comparée, XXIIe leçon, pp. 2 et suiv. Le foie verse la bile qu’il sécrète dans le canal alimentaire, et il contribue essentiellement à l’acte de la digestion. Il est alimenté lui-même par le sang veineux qu’il reçoit de la veine-cave ; tous les autres viscères, excepté lui, sont alimentés par du sang artériel. — Tous les animaux qui ont du sang. Ce sont les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons ; voir Cuvier, loc. cit.Un troisième, qui est le poumon. Cette généralité est en partie exacte.
  2. Quant à la rate… Comme aujourd’hui même, on ne sait pas encore quelle est précisément la fonction de la rate, il n’y a pas lieu de s’étonner qu’Aristote l’ait ignorée, et qu’il se soit borné à une assertion vague sur ce point obscur. — De très petite dimension. C’est parfaitement exact ; et Cuvier lui même remarque que la rate varie beaucoup de volume, et qu’elle diminue sensiblement des mammifères aux poissons. Le marsouin a des rates très petites ; dans les oiseaux, elles ne sont que des rameaux des artères du ventricule succenturié et du gésier. La position de la rate ne varie pas moins que son volume et sa couleur. Voir Cuvier, Anatomie comparée, XXIIe leçon, pages 56 et suiv. et surtout p. 67. — Dans les quadrupèdes ovipares. Ceci est exact ; voir Cuvier, loc. cit.Bon nombre d’animaux à écailles. Par là, on peut entendre surtout les poissons, et aussi les reptiles.