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deux parties au lieu d’une seule ; et ces deux parties ont une nature fort voisine. § 2[1]. Tous les viscères sont doubles. La cause en est la disposition même du corps, qui est double, bien qu’elle se rattache à un principe unique. On y distingue en effet le haut et le bas, le devant et le derrière, la droite et la gauche. C’est encore ainsi que le cerveau tend à être composé de deux parties dans tous les animaux, ainsi que le sont les organes des sens ; c’est là aussi la raison des cavités du cœur. § 3[2]. Dans les ovipares, le poumon est si profondément séparé qu’on pourrait croire que ces animaux ont deux poumons. Quant aux reins, tout le monde les connaît. Mais le foie et la rate donnent lieu à des doutes assez justifiés. Ce

  1. Tous les viscères sont doubles. Ceci n’est pas exact, et il y a plusieurs viscères qui sont simples, comme le pancréas, par exemple. Il est bien vrai que la disposition générale du corps, tout en formant une unité, est composée de deux parties accolées l’une à l’autre ; mais ceci ne s’étend pas à tous les viscères, comme Aristote l’avance. — Tend à être composé de deux parties. Ceci est fort exact ; la division est de toute évidence dans le cerveau de l’homme, et dans ses deux hémisphères. Voir Cuvier, Anatomie comparée, IXe leçon, pp. 125 et suiv., 1ere édition ; et surtout pp. 172 et suiv. — Les organes des sens. Il faut excepter le toucher, répandu dans le corps entier. — Des cavités du cœur. La science moderne reconnaît toujours deux parties fort distinctes dans le cœur de l’homme : le cœur droit et le cœur gauche, chacun de ces cœurs ayant son oreillette et son ventricule. Aristote semble avoir pressenti cette distinction.
  2. Dans les ovipares… Ce que dit Aristote des poumons des ovipares est fort exact ; et il suffit de regarder les poumons de la poule pour voir combien la séparation est profonde. — Deux poumons. Ce sont bien en effet deux poumons, formant chacun une masse, qui n’est pas divisée en lobes. Voir Cuvier, Anatomie comparée, XXVIe Leçon, pp. 296 et suiv., 1ere édition. — Une sorte de foie manqué. Ceci ne peut s’entendre tout au plus que de la forme de la rate ; ce viscère existe assez développé dans tous les vertébrés ; mais on ne sait pas bien encore quelle est sa fonction ; voir Cuvier, Anatomie comparée, XXIIe leçon, pp. 56 et suiv. Le volume de la rate diminue des mammifères aux oiseaux, des oiseaux aux reptiles, et des reptiles aux poissons. — Dans ceux où elle n’est pas indispensable. Ceci est trop vague, et il aurait fallu déterminer davantage la classe des animaux auxquels on fait allusion. — À droite….. à gauche. C’est vrai pour le foie.