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très-longtemps dans l’eau. Comme ils ont peu de chaleur, ils se rafraîchissent suffisamment pendant un temps assez long, rien que par le mouvement du poumon, qui est aéré et vide. § 7[1]. On peut observer aussi que les dimensions de tous ces animaux sont moins grandes, on peut dire ; car la chaleur amplifie les choses ; et l’abondance du sang est un indice de chaleur ; elle fait que les corps sont plus droits. Voilà comment l’homme est de tous les animaux celui qui se tient le plus droit, et comment les vivipares sont les plus droits entre les quadrupèdes ; car aucun vivipare, dépourvu de pieds ou pourvu de pieds, ne se tapit sous terre comme d’autres animaux.

§ 8[2]. Ainsi, le poumon, à le considérer en général, est

  1. . Les dimensions….. sont moins grandes. Il ne paraît pas que ceci soit fort exact, puisqu’il y a des tortues énormes. Il faudrait d’ailleurs savoir quels sont précisément les animaux dont Aristote entend parler ici. A la fin du paragraphe 5, il a cité les oiseaux avec les chéloniens ; les comprend-il encore dans l’expression générale dont il se sert ? — La chaleur amplifie les choses. C’est bien là en effet l’action de la chaleur ; mais on ne peut pas dire avec Aristote qu’elle rend les corps plus droits. Chez l’homme, la station droite tient à de tout autres causes que la chaleur. L’homme a en moyenne 37 degrés de chaleur dans son intérieur, tandis que les oiseaux en ont 40. C’est surtout la digestion qui cause la chaleur dans l’animal. — Ou pourvu de pieds. M. le Dr de Frantzius propose de lire Rampant, au lieu de Pourvu de pieds ; mais aucun manuscrit n’autorise ce changement. Du reste, Aristote veut dire sans doute que les vivipares n’ont pas besoin pour se réchauffer de s’enfouir dans la terre, parce qu’ils ont assez de chaleur par eux-mêmes. Ce fait pourrait être contesté.
  2. . Est fait en vue de la respiration. Le fait est très exact, quoique Aristote n’ait pas connu la fonction véritable du poumon. — Il n’a pas de sang. Au contraire, le poumon a beaucoup de sang, et Aristote dit positivement dans l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XIV, § 7. p. 88 de ma traduction, que, de tous les viscères, c’est le poumon qui a le plus de sang ; il dit à peu près la même chose liv. III, ch. III, § 8, p. 233. Il semble donc qu’au lieu de : « Il n’a pas de sang », il faudrait dire ici : « Il a du sang », et il suffirait alors du changement d’une seule lettre pour faire cette variante ; mais aucun manuscrit ne l’autorise. Il est bien possible d’ailleurs que l’opinion d’Aristote sur l’organisation du poumon ait varié d’un ouvrage à l’autre. — Pour certaines classes d’animaux. En effet, tous les animaux n’ont pas de poumons. — D’appellation commune. Ainsi, il y a des appellations communes pour les vivipares, pour les quadrupèdes, etc., mais il n’y en a pas pour les animaux pourvus de poumons. — Dans ces animaux. C’est-à-dire dans ceux qui ont un poumon, cet organe est essentiel à la vie.