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par d’anciennes cicatrices, par le fondement, quelquefois même par la bouche, sans qu’il y ait besoin de la violence qu’exige la sortie du sang par l’artère.

§ 12[1]. La grande veine et l’aorte, divisées en haut, se rejoignent en bas pour faire un corps continu. En avançant, elles se partagent comme se partagent les deux membres eux-mêmes ; l’une va de devant en arrière ; et l’autre, au contraire, va de derrière en avant ; et là, elles se réunissent en une seule. De même que la continuité devient plus grande dans les choses qui sont fortement reliées entre elles, de même, par l’enchevêtrement des veines, les parties antérieures des corps sont étroitement rattachées aux parties postérieures. § 13[2]. Il en est absolument de même pour les

  1. La grande veine et l’aorte, divisées… se rejoignent.. Tout ce passage est rempli d’erreurs évidentes. L’aorte ne se réunit à aucune veine ni à aucune autre artère, puisqu’elle est l’origine commune de toutes les artères du corps ; elle part du ventricule gauche, et après être remontée un peu au-dessus du cœur, elle redescend pour se séparer en deux branches, les artères iliaques primitives ; elle se termine à l’artère sacrée moyenne, avant sa bifurcation. — Elles se partagent. C’est la bifurcation de l’aorte seule ; la grande veine n’a rien à faire ici ; et surtout elle ne se réunit pas à l’aorte. — L’une va de devant en arrière ; et l’autre, au contraire. Tous ces détails anatomiques sont inexacts ; mais si Aristote n’a pas bien vu les choses, il n’en est pas moins certain qu’il a essayé de les voir à l’aide de dissections attentives. — Elles se réunissent en une seule. Je ne saurais dire à quel fait réel ceci peut répondre. — Par l’enchevêtrement des veines. Les veines et les vaisseaux ne suffiraient pas pour relier les parties du corps assez fortement entre elles ; ils y contribuent sans doute ; mais les os, les cartilages, les ligaments de toute sorte y contribuent bien davantage.
  2. . Il faut recourir aux Anatomies. C’est la traduction littérale du texte. Cette désignation peut tout à la fois s’appliquer aux ouvrages spéciaux d’anatomie qu’avait faits Aristote, ou aux dessins anatomiques dont il avait accompagné ses descriptions. — À l’Histoire des Animaux. Voir sur le système veineux tel qu’Aristote le comprend l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. III et ch. IV, pp. 227 et suiv. de ma traduction. — La méthode… Ceci atteste une fois de plus toute l’importance qu’Aristote attache à la méthode. Voir la Préface à l’Histoire des Animaux, tome I, p. XLII et suiv. Aristote a tracé les véritables règles de la méthode, et il ne s’en est jamais écarté.