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mûrir. On sait que tout corps qui est un composé de terre et d’eau s’épaissit en cuisant ; et la nourriture et le sang ne sont qu’un mélange des deux. § 11[1]. Ce n’est pas seulement parce que la chaleur est trop faible qu’à elle seule elle ne peut pas accomplir la coction ; mais c’est aussi à cause de la quantité excessive de nourriture qui a été ingérée ; la chaleur alors n’est plus de force à agir contre cette surabondance. Cet excès peut être de deux espèces, en quantité et en qualité. Tout n’est pas également susceptible de coction. Le sang coule surtout aisément dans les canaux les plus larges ; c’est là ce qui fait qu’il y a des flux de sang dans la moindre maladie par le nez,

  1. De la quantité excessive de nourriture. Cette observation est d’une grande justesse ; et il est certain que la quantité des aliments s’oppose à une bonne digestion, plus encore que leur mauvaise qualité. — Également susceptible de coction. Cette seconde observation n’est pas moins juste que la précédente. Sous une forme qui n’est plus la nôtre, cela revient à dire que tous les aliments ne sont pas également digestifs. — Dans les canaux les plus larges. Ceci est vrai ; mais ce n’est pas applicable au nez, qui n’est pas un canal naturel pour le sang. Les saignements de nez ne viennent que d’une rupture de quelque vaisseau intérieur ; les fosses nasales n’y sont pour rien, et elles ne servent qu’à la sortie du liquide. — Par la bouche. Même remarque que pour le nez ; les hémoptysies ne viennent pas de la bouche ; elles viennent de beaucoup plus loin, et de quelque membrane du poumon, qui est enflammée par une cause quelconque.