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ce qu’on peut dire de la manière dont les animaux se nourrissent, de quels matériaux et de quelle façon ils s’alimentent par les fonctions de l’estomac. Mais comme toutes les parties du corps ne vivent que par le sang, ainsi que nous l’avons déjà dit, la raison veut que, selon les lois de la nature, les veines courent dans le corps tout entier, puisqu’il faut que le sang aussi aille partout et pénètre tout, chacune des parties du corps n’étant formée que par le sang. § 7[1]. C’est ainsi que, dans les jardins, des conduites d’eau partent d’une seule origine et d’une seule source, pour se diviser en une foule de canaux de plus en plus nombreux, et pour se ramifier en tous sens. De même encore que, dans la construction de nos maisons, on pose d’abord des pierres qui dessinent les fondations, de manière que, d’une part, les plantes potagères puissent recevoir l’eau qui les nourrit, et que, d’autre part, les fondations soient toutes en pierres solides, de même la nature a canalisé le sang dans tout le

  1. C’est ainsi que, dans les jardins. La comparaison se présente tout naturellement à l’esprit ; mais il faut remarquer cette forme de style dans Aristote, parce qu’elle lui est peu habituelle. — Des conduites d’eau. Il paraît d’après ce passage que la pratique des irrigations était déjà poussée assez loin chez les Grecs. — A canalisé le sang. J’ai cru pouvoir adopter cette expression qui répond bien à celle dont le texte se sert. Du reste, il semble qu’ici les maisons n’ont rien à faire, et qu’il devrait s’agir seulement de la construction des caniveaux.