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que des ramifications de celles-là. § 2[1]. Nous avons déjà dit que les veines sont faites en vue du sang. Tout liquide a besoin d’un vaisseau pour le contenir ; toutes les veines ne sont qu’un vaisseau ; et le sang est renfermé dans les veines. Expliquons maintenant comment il n’y en a que deux, qui, partant d’une origine unique, se répandent dans le corps entier. Si les veines aboutissent toutes à un seul point de départ, d’où elles sortent également toutes, c’est que tous les êtres n’ont en acte et en fait qu’une seule et unique âme sensitive ; il en résulte qu’il n’y a dans le corps qu’un seul organe qui puisse avoir primitivement cette âme, chez les animaux qui ont du sang, en puissance et en acte, et dans quelques animaux privés de

  1. Nous avons déjà dit. Voir plus haut, liv. II, ch. II, §§ 4 et 5, ch. III, §§ 10 et 12. Voir aussi l’Histoire des Animaux, livre III, ch. II, § 1, et le ch. III, où Aristote expose ses idées personnelles sur le système vasculaire, après avoir réfuté les théories de ses devanciers. — Qui, partant d’une origine unique. On sait que c’est une erreur, et il est difficile de comprendre comment Aristote a pu donner aux vaisseaux qui contiennent le sang une origine unique ; la veine-cave et l’aorte se rapportent toutes deux au cœur sans doute ; mais elles ne tiennent pas l’une à l’autre, et il est clair que leur origine n’est pas la même. Dans cette multiplicité de vaisseaux qui se rendent au cœur ou qui en sortent, il est tout simple que les premières observations n’aient point été fort exactes. — C’est que tous les êtres. Cet argument est plus métaphysique que zoologique, et il n’explique pas les faits. — Qui puisse avoir primitivement cette âme. C’est dans le cœur qu’Aristote place le siège de l’âme, avec plus de raison peut-être qu’on ne l’a placé plus tard ailleurs. — En puissance et en acte… uniquement en acte. — Ces distinctions ne se comprennent pas bien ; et je ne trouve rien dans la théorie psychologique d’Aristote qui les justifie.