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partent les mouvements, et ils s’exécutent par l’adduction et la détente. Le cœur doit rendre ce service et avoir cette force. Le cœur est donc par sa nature, ainsi que nous l’avons dit antérieurement, une sorte d’animal à part dans les animaux qui ont un cœur. Il est sans os dans tous ceux que nous avons nous-mêmes observés, sauf les chevaux et certaine espèce de bœufs. Pour ces animaux, c’est à cause de leur grandeur, que l’os qu’ils ont dans le cœur est une sorte de soutien, comme ils en ont dans tout le reste de leur corps. § 17[1]. Les cœurs des grands animaux ont trois cavités. Dans de plus petits animaux, le cœur

  1. Ont trois cavités… déjà expliqué. Voir la description du cœur dans l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XIV, p. 83 de ma traduction. Aristote n’a jamais reconnu que trois cavités au cœur ; mais il est vrai que les oreillettes et les ventricules ne sont pas tellement distincts qu’on ne puisse les méconnaître ; et sans doute Aristote, tout en disséquant avec le plus grand soin, aura confondu l’oreillette et le ventricule d’un même côté. — Nous avons démontré déjà. Voir l’Histoire des Animaux, loc. cit. § 5, pages 86 et suiv. de ma traduction. — La grande veine. C’est la veine cave supérieure. — Nous aurons à revenir plus tard. Voir plus loin ch. V, §§ 1 et suiv. — D’un sang qui est de deux natures. Ce passage prouve évidemment qu’Aristote et les Anciens, sans connaître précisément la circulation vraie du sang, avaient distingué cependant les deux espèces de sang, très probablement à cause de la couleur, l’un qui était dans la veine cave ; c’était le sang veineux ; l’autre, qui était dans l’aorte ; c’était le sang artériel. — Et qui se sépare. Quelques pas de plus, et l’Antiquité aurait fait la découverte, qui a été réservée au XVIIe siècle et à Harvey.