Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 13[1]. Puis donc qu’il faut que l’un de ces deux organes soit le principe du sang, et que ce n’est pas le foie, le cœur est nécessairement le principe du sang. Ce qui constitue et détermine l’animal, c’est la sensibilité ; le premier sensible est le sensible qui est le premier à avoir du sang ; c’est là précisément ce qu’est le cœur, qui est le principe du sang, et le premier à en avoir. Son extrémité est pointue et plus dure que le reste ; il est placé dans la poitrine ; et généralement dans la partie antérieure du corps, pour n’être point exposé à se refroidir. § 14[2]. Dans tous les animaux, la poitrine est la partie la moins charnue ; les parties postérieures le sont au contraire davantage ; aussi de cette façon, la chaleur a-t-elle, grâce au dos, une forte couverture. Tous les animaux autres que

  1. Le cœur est nécessairement le principe du sang. La théorie générale est juste, bien que les arguments ne le soient pas également. C’est bien le cœur, et le cœur seul, qu’on doit considérer comme le principe du sang, qu’il fait circuler dans le corps entier. — C’est la sensibilité. La plante se nourrit ; l’animal se nourrit et sent ; l’homme se nourrit, sent et pense ; voir le Traité de l’Ame, passim. C’est la sensation qui constitue réellement l’animal et la vie. — Son extrémité est pointue. Voir dans l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XIV, consacré tout entier au cœur, p. 83 de ma traduction. — Placé dans la poitrine. Au-dessus du diaphragme, tandis que le foie et la rate sont placés au-dessous, dans la cavité abdominale. — Dans la partie antérieure. C’est exact, quoique cette position du cœur n’ait peut-être pas la destination qu’Aristote lui assigne.
  2. La partie la moins charnue. Ceci n’est pas exact, si l’on regarde, par exemple, l’organisation de la femme. — Il incline un peu à gauche. L’observation est vraie ; mais le motif ne l’est pas sans doute également. Le cœur n’est pas situé dans les autres mammifères tout à fait de même que chez l’homme ; à cause de leur marche horizontale, chez la plupart, le cœur est placé sur la ligne médiane du corps, dans une situation presque droite d’avant en arrière, et à une certaine distance du diaphragme. — La partie gauche la plus froide. L’auteur aurait bien dû nous apprendre comment il avait pu constater ce fait. Je ne crois pas que la science moderne ait fait des recherches particulières sur ce point.