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source du sang, ou, si l’on veut, son premier réceptacle.

§ 9[1]. Tout cela est démontré bien plus clairement encore par l’Anatomie ; et on le voit sans peine en observant les naissances des animaux. De toutes les parties qui les composent, c’est le cœur qui est la première à avoir immédiatement du sang. Evidemment, c’est du cœur aussi que partent toutes les émotions causées par les choses agréables ou pénibles ; en un mot, le cœur est le point de départ de toutes les sensations, de même aussi que c’est au cœur qu’elles aboutissent. De cette façon, les choses sont merveilleusement arrangées ; car il faut qu’il n’y ait qu’un seul principe, là où la chose est possible ; et le centre est le lieu qui est le mieux disposé pour l’être.

Le centre, ou milieu, est un et unique ; tout peut

  1. . Par l’Anatomie. Ceci peut s’entendre à la fois des dessins d’anatomie qu’Aristote joignait à ses descriptions, ou des dissections qui en étaient la base. — Les naissances des animaux. C’est la traduction exacte du texte ; et l’expression est claire, bien qu’elle soit un peu étrange. La suite de la phrase l’explique de reste. — C’est du cœur… Cette théorie est fort contestable, en ce sens que ce n’est pas du cœur que partent les émotions ; mais il y participe pour sa part. — De toutes les sensations. Voir plus haut, ch. III, § 12, la note sur les ouvrages où Aristote a soutenu cette théorie. Voir les Opuscules psychologiques, Traité du Sommeil et de la Veille, et Traité de la Jeunesse et de la Vieillesse. — Merveilleusement arrangées. Nouvel hommage à la sagesse de la nature.