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travers les autres viscères ; mais il n’y a pas de veine qui traverse le cœur ; et c’est là ce qui démontre bien que le cœur est une partie des veines et qu’il est leur principe. Cela se conçoit aisément. Le centre du cœur est un corps naturellement épais et creux, plein de sang, puisque c’est de lui que partent les veines qui en sont remplies ; il est creux pour pouvoir être le réceptacle du sang, et épais, afin de pouvoir conserver le principe de la chaleur. § 8[1]. Parmi les viscères et dans le corps entier, le cœur est le seul à avoir du sang, sans avoir de veines, tandis que tous les autres organes du corps ont du sang contenu dans des veines. Cette disposition se comprend tout à fait, puisque le sang part du cœur pour se précipiter dans les veines, tandis que le sang ne vient d’aucune autre partie dans le cœur. C’est lui qui est le principe et la

  1. Le seul à avoir du sang. Voir les mêmes théories dans l’Histoire des Animaux, livre I, ch. XIV § 8, p. 88 de ma traduction. — Sans avoir de veines. D’une manière générale, ceci est vrai, parce que les artères et les veines, ou empruntent le sang au cœur, ou le lui rapportent ; il est, comme le dit Aristote : « Le réceptacle commun ». — Pour se précipiter dans les veines. Il faut dire : « dans les artères »; mais du temps d’Aristote on ne distinguait pas encore les artères et les veines. — Le sang ne vient d’aucune autre partie. C’est le contraire qui est exact. Le sang revient des extrémités au cœur par les veines, de même qu’il va du cœur aux extrémités par les artères ; mais ce n’est qu’au XVIIe siècle et par les travaux d’Harvey qu’on a enfin connu la vraie circulation du sang.