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CHAPITRE XIX

Des crustacés ; obscurité de leur mouvement ; ils n’ont pas de droite et de gauche ; leur nature imparfaite rapprochée de celle des phoques et des chauves-souris ; mesure très-restreinte de leur mouvement ; la pince droite des crabes, étant toujours plus forte, indique qu’il y a en eux une sorte de droite et de gauche. — Résumé sur les organes de la locomotion en général ; annonce du Traité de l’Ame.

§ 1[1]. Pour les crustacés, on peut être embarrassé de dire quel est leur mouvement ; et, comme ils n’ont pas de droite ni de gauche, on ne sait d’où leur mouvement peut partir ; mais on voit cependant qu’ils en ont un. Peut-être faut-il supposer que tout cet ordre d’animaux est en quelque sorte mutilé ; et l’on peut

  1. Pour les crustacés. Ce qui est dit ici du mouvement des crustacés est bien obscur et bien insuffisant. Il n’y a pas à douter de l’authenticité de ce passage ; mais il est à croire que auteur n’aura pas pu y mettre la dernière main. — De dire quel est leur mouvement. Ceci ne veut pas dire que le mouvement n’existe pas chez les crustacés en général, mais seulement qu’il n’y est pas bien déterminé. — Ils n’ont pas de droite ni de gauche. Ceci ne se comprend pas bien ; et les crustacés ont une droite et une gauche, dans les mêmes conditions que la plupart des animaux. L’auteur lui-même le reconnaît dans le paragraphe suivant. Les yeux placés en avant sur des pédicules mobiles, et le sens où marchent ces animaux, indiquent suffisamment et distinguent leur droite et leur gauche, comme chez les autres animaux. — Mutilé. Ceci peut sembler exagéré ; l’organisation est différente ; et voilà tout ; mais le mouvement n’en est pas moins réel, soit dans l’eau, soit sur terre. — Comme le feraient les animaux pourvus de pieds… La comparaison est ingénieuse ; et il est exact que ces animaux se traînent plutôt qu’ils ne marchent. A cet égard, ils sont incomplets, comme le sont le phoque et la chauve-souris, en tant que quadrupèdes. — Qui sont bien aussi des quadrupèdes. La science moderne ne regarde pas le phoque et la chauve-souris comme des quadrupèdes. La chauve-souris est classée parmi les mammifères carnassiers, et elle vient immédiatement après les singes ; le phoque est classé parmi les amphibies. Il est bien vrai que la chauve-souris et le phoque ont quatre membres, qu’on peut assimiler à des bras et à des jambes ; mais dans ces animaux, ce n’est qu’un caractère secondaire. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 112 et 166 ; voir aussi le tome IV, pp. 16 et suiv., édit. de 1829. — Ne le sont que très-imparfaitement. Ceci est exact.