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qui resteraient immobiles gêneraient ceux qui seraient en mouvement.

§ 3[1]. Les poissons dans le genre des Psettes (barbues) nagent, comme les borgnes marchent, parce que leur nature est toute retournée. Les oiseaux palmipèdes nagent avec leurs pieds ; cependant, comme ils reçoivent l’air et qu’ils respirent, ce sont des bipèdes ; et comme ils vivent aussi dans l’eau, ils sont palmipèdes. Grâce à cette conformation, les pieds leur, tiennent lieu de nageoires. D’ailleurs, ils n’ont pas leurs pattes au centre du corps comme les autres oiseaux, mais ils les ont plus en arrière ; et comme les

  1. Des Psettes. Voir l’Histoire des Animaux, livre IV, ch. II, § 5, p. 113 de ma traduction. J’ai laissé ici le mot grec de Psettes, parce que l’identification n’est pas certaine ; les psettes sont sans doute des plies ou des barbues ; et certainement, des poissons plats. La zoologie moderne a donné le nom de Psettes à des poissons acanthoptérygiens ; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 193. — Comme les borgnes marchent. Cette comparaison est assez inattendue ; et il aurait fallu développer la pensée d’une façon plus claire. — Leur nature est toute retournée. Même remarque. Voir pour les poissons plats, Cuvier, Règne animal, tome II, pp. 337 et suiv. « Les poissons plats ont un caractère unique parmi les vertébrés, celui du défaut de symétrie de leur tête, où les deux yeux sont du même côté. Le côté où sont les yeux reste toujours supérieur quand l’animal nage ; il est toujours coloré fortement, tandis que le côté où les yeux manquent est toujours blanchâtre. » C’est sans doute à ces singularités qu’Aristote fait allusion en parlant de « nature retournée. » Quelquefois aussi il y a de ces poissons qui ont les yeux placés d’un autre côté que le reste de leur espèce. — Les oiseaux palmipèdes. La transition est bien brusque, quoi qu’il s’agisse d’oiseaux nageurs après les poissons. — Palmipèdes. Ils forment, dans la zoologie moderne, le sixième ordre des oiseaux ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 543. — Plus en arrière. C’est aussi la remarque de Cuvier, id. ibid., qui ajoute également que, chez ces oiseaux, les tarses sont courts et comprimés.