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porter le pied en avant, à partir de la flexion. Mais la flexion se faisant en avant par des mouvements qui ne se contrarient pas, et par un mouvement unique en avant, la progression dont il s’agit peut se faire très-convenablement. § 6[1]. Ainsi donc, l’homme, qui a deux pieds, et qui se déplace naturellement à l’aide de ses jambes, fléchit ses jambes en avant par le motif qu’on vient de dire, et il fléchit ses bras en creux. Cela se comprend de reste. Infléchis en sens opposé, les bras eussent été sans objet, soit pour l’usage des mains, soit pour la préhension des aliments.

§ 7[2]. Quant aux quadrupèdes vivipares, leurs jambes de devant, étant destinées à commencer la progression, et étant placées dans la partie antérieure du corps, doivent nécessairement s’infléchir en cercle, par la même raison qui fait fléchir de cette manière les jambes de l’homme ; car à cet égard les quadrupèdes et les hommes sont entièrement semblables.

  1. Ses jambes en avant .. ses bras en creux. Voir plus haut ch. I, § 4. — Les bras eussent été sans objet. La remarque est parfaitement juste. — L’usage des mains….. la préhension des aliments. Sur la main de l’homme et sa prodigieuse organisation, voir le Traité des Parties des Animaux, livre IV, ch. X, § 15. Les animaux en général prennent leurs aliments avec la bouche.
  2. Quant aux quadrupèdes vivipares… par la même raison. Les jambes de devant dans les quadrupèdes vivipares s’infléchissent, il est vrai, comme les jambes de l’homme ; mais les jambes de l’homme forment le membre postérieur, au lieu de former le membre antérieur. — Entièrement semblables. C’est trop dire, et il faut faire la réserve qui vient d’être indiquée. — Ce qui fait… Cette théorie n’est peut-être pas très-exacte, en ce sens que la flexion en avant a pour but la progression, bien plutôt que l’élévation plus ou moins grande du mouvement des pattes.