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les jambes de devant en rond, et celles de derrière, en creux. L’organisation des oiseaux est toute pareille. § 3[1]. Ceci tient, comme nous l’avons bien des fois répété, à ce que la nature ne fait jamais rien en vain, et que tout en elle vise toujours au mieux possible, dans les conditions données. Par une conséquence nécessaire, comme la locomotion, dans tous les animaux qui en jouissent, se fait par les deux jambes, il faut que, quand chaque jambe se tient debout à son tour, le poids du corps passe dans ce membre ; et, quand l’animal se meut en avant, le pied qui se porte et se place avant l’autre, doit n’avoir point de charge. Puis, la marche venant à continuer, il faut que le poids passe successivement sur ce pied qui le reçoit ; et nécessairement, il faut que le membre, après sa flexion, se redresse de nouveau, l’appareil tout entier et le

  1. Comme nous l’avons bien des fois répété. Le principe des causes finales a été invoqué par Aristote plus que par qui que ce soit ; on peut dire aussi qu’il a été le premier à s’en servir pour expliquer la nature. — Dans les conditions données. C’est là une restriction nécessaire qu’Aristote a toujours faite. — Dans tous les animaux qui en jouissent. Ceci semble trop général relativement à ce qui suit. Il ne s’agit, en effet, que des bipèdes. — Le poids du corps passe dans ce membre. Ce détail et tous ceux qui suivent sont d’une parfaite exactitude. — Doit n’avoir point de charge. Chacun de nous peut vérifier ce fait, très-facile à observer. — Le poids passe successivement. Même remarque. Tous ces détails sont d’une exactitude frappante ; ils étaient tout nouveaux du temps d’Aristote. Voir Cuvier, Anatomie comparée, tome 1, pp. 486 et suiv., VIIe leçon, 1ere édition.