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§ 6[1]. Ce qui n’est pas moins évident, après ce qu’on vient de dire, c’est que l’homme, non plus qu’aucun autre être d’une conformation semblable à la sienne, ne peut jamais être ailé, non seulement parce que, étant un animal qui a du sang, il aurait alors plus de quatre appareils de mouvement, mais aussi parce que, pour les mouvements qui lui sont naturels, la possession d’ailes ne lui serait d’aucune utilité. Or la nature ne fait jamais rien qui soit contre nature.

  1. Ne peut jamais être ailé. Le fait est que l’homme n’a pas d’ailes, bien que souvent l’imagination des poètes en ait rêvé pour lui ; mais les raisons qu’en donne Aristote ne sont peut-être pas très-solides ; et si la nature avait voulu que l’homme pût voler, elle aurait su adapter à son dos un mécanisme d’ailes aussi ingénieux et aussi puissant que celui des oiseaux, placé sur les côtés. — Plus de quatre appareils. Voir plus haut, ch. X, § 1. — D’aucune utilité. Ceci serait contestable. L’homme marche et nage ; il aurait bien pu voler aussi. — La nature ne fait jamais rien… C’est le principe ordinaire qu’invoque l’optimisme ; mais la faculté de voler aurait pu, ce semble, s’accorder dans l’homme avec le reste de son organisation.