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ce n’est pas à proprement parler une cuisse ; c’est plutôt une hanche, et s’il n’en était pas ainsi, l’oiseau ne pourrait pas se tenir sur deux pieds. C’est comme si, dans l’homme et dans les quadrupèdes, la hanche étant toute courte, la cuisse et le reste de la jambe venaient immédiatement après elle ; le corps, par suite, serait trop enclin à tomber. Mais dans l’organisation actuelle, la hanche étant longue, elle va presque jusqu’au milieu du ventre ; et grâce à cette conformation, les jambes, en s’y appuyant, peuvent soutenir le corps tout entier.

§ 5[1]. Il n’en faut pas davantage pour prouver que l’oiseau ne peut pas être debout à la manière de l’homme. Les ailes, dans le rapport qu’elles ont actuellement avec le corps, sont immédiatement utiles ; mais si l’oiseau était droit, elles lui seraient aussi inutiles que celles que les peintres donnent aux Amours qu’ils représentent.

  1. A la manière de l’homme. C’est là certainement un point que la zoologie doit élucider ; la station droite de l’oiseau peut si facilement se confondre avec celle de l’homme, qu’il est utile de montrer en quoi elles diffèrent l’une de l’autre. — Si l’oiseau était droit. Sous-entendu : « De la même manière que l’homme. » — Aux Amours qu’ils représentent. C’est là une indication qui peut regarder l’histoire de l’art. Du reste, on voit déjà dans Platon qu’on prêtait des ailes à l’Amour ; voir le Phèdre et le Banquet, pp. 61 et 285 trad. de M. V. Cousin. Sur les monuments de toutes les époques, Éros est représenté avec des ailes, en même temps qu’avec un carquois et des flèches.