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tenir debout, a, proportionnellement au haut du corps, les jambes plus longues que tous les autres êtres pourvus de pieds, et qu’il a aussi des jambes plus fortes. § 2[1]. Le cas des enfants suffit pour donner à cette remarque une pleine évidence ; ils ne peuvent marcher debout, parce qu’ils sont tous des espèces de nains, et que les parties supérieures du corps sont chez eux plus grandes et plus fortes, proportion gardée, que les parties d’en bas. Avec les progrès de l’âge, ce sont au contraire les parties inférieures qui se développent davantage, jusqu’à ce que l’enfant ait pris toute la croissance convenable, et qu’il puisse marcher tout droit, grâce aux proportions que le corps a prises.

§ 3[2]. Les oiseaux, qui sont légers, ont deux pieds, parce que chez eux le poids est en arrière. C’est comme

  1. Le cas des enfants… Ces remarques sur la conformation des enfants sont très-exactes ; mais peut-être la faiblesse des jambes se joint chez eux à la prédominance des parties hautes du corps. Ils sont bien des nains dans le sens où l’entend Aristote ; et leur tête est proportionnellement plus grosse que dans l’adulte. Buffon a fait sur l’enfance un chapitre spécial, où il a dit d’excellentes choses ; mais des considérations du genre de celles-ci lui ont échappé ; voir tome XI, pp. 323 et suiv., édit. de 1830.
  2. . Le poids est en arrière. La conformation générale de l’oiseau justifie complètement cette remarque ; mais elle n’est peut-être pas tout-à-fait d’accord avec ce qui vient d’être dit plus haut dans le chapitre précédent, § 8. Il est vrai d’ailleurs que, chez les oiseaux, le poids porte principalement sur partie postérieure, sans que ce soit précisément sur la queue, qui la plupart du temps est très-courte. — Des chevaux de bronze. Il faut ajouter que l’artiste a voulu représenter le cheval appuyé sur les deux seules jambes de derrière, se cabrant ou s’élançant. — Toujours lever les jambes de devant. Ce n’est pas là une posture obligée ; le cheval peut être représenté les quatre jambes à terre, ou deux jambes levées en diagonale, ou même une seule jambe soulevée. Du reste, il est possible que toute cette phrase sur l’attitude des chevaux coulés en bronze soit une interpolation. — La hanche pareille à une cuisse. Voir plus haut, ch. I, § 3, une première comparaison entre les jambes de l’homme et les pattes des oiseaux. — La cuisse qu’ils ont dans la jambe. C’est la traduction exacte du texte ; mais il faut comprendre, par la cuisse proprement dite, la partie de la jambe correspondant au fémur, indépendamment du tibia et du péroné, qui viennent ensuite après le genou et avant le pied. C’est l’ensemble de toutes ces parties qui constitue ce qu’on appelle, d’un terme générique, la jambe. — A partir du siège. Il est à regretter que l’auteur ne soit pas entré dans plus de détails sur cette organisation si particulière de l’oiseau. Buffon n’en a rien dit dans son Discours sur la nature des oiseaux, tome XIX, pp. 25 et suiv., édit. de 1830. Cuvier, Règne animal, tome I, p. 302, dit : « Le bassin des oiseaux est très-étendu en longueur pour fournir des attaches aux muscles qui supportent le tronc sur les cuisses… Les ischions et surtout les pubis se prolongent en arrière. » Cuvier et Buffon se sont peu occupés de la station droite chez les oiseaux, et des différences qu’elle présente avec la station de l’homme. C’est cependant un point fort curieux. Voir aussi M. Claus, Zoologie descriptive, p. 912, trad. franc.