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CHAPITRE XI

Des conditions de la station droite ; il ne faut que deux pieds, et les parties hautes doivent être plus légères que les parties basses ; conformation de l’homme ; exemple des enfants, qui d’abord ne peuvent se tenir droits ; conformation différente des oiseaux ; organisation de leur hanche, qui fait comme une double cuisse ; sa fonction remarquable ; l’oiseau ne peut être droit comme l’homme ; et l’homme ne peut avoir d’ailes, comme les Amours des peintres ; loi générale de la nature.

§ 1[1]. On comprend sans peine que, quand un animal doit être debout en marchant, il faut nécessairement qu’il soit bipède, et qu’en lui les parties supérieures du corps soient plus légères et que les parties inférieures aient plus de poids ; car c’est à cette condition uniquement qu’il est possible à l’animal de se porter lui-même avec facilité. Aussi est-ce pour cela que l’homme, qui est le seul entre tous les animaux à se

  1. Il faut nécessairement qu’il soit bipède. C’est là non seulement le fait actuel ; mais on ne saurait imaginer une autre condition que celle de bipède pour un être qui doit marcher en se tenant debout. C’est là une de ces nécessités qu’Aristote appelle Hypothétiques ; il n’est pas nécessaire qu’il y ait un être bipède ; mais du moment qu’il y a un être de ce genre, il faut nécessairement qu’il soit bipède pour pouvoir marcher. — Les parties supérieures… les parties inférieures… Ce rapport des parties supérieures et des parties inférieures du corps est très-exactement observé. — De se porter lui-même avec facilité. Cette explication est excellente. — L’homme, qui est le seul… Buffon, qui a fait une admirable étude de l’homme, tome XI, pp. 309 et suiv. édit. de 1830, ne semble pas s’être occupé d’observations analogues, bien que ces rapprochements soient d’une grande importance ; voir également la Description de l’homme, ibid. pp. 412 et suiv., Age viril. — Proportionnellement au haut du corps. Avec cette restriction sur la proportionnalité, cette remarque est très-juste. — Des jambes plus fortes. L’homme est le seul animal qui ait des mollets ; et c’est la station droite qui exige ce développement des chairs et des muscles. Cela suffit pour démontrer que le singe n’est pas fait pour se tenir debout ; et ce n’est qu’accidentellement qu’il prend cette position.