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queue, tantôt parce qu’elle est trop grande, et tantôt aussi parce qu’il la perd. Chez les oiseaux ordinaires, il se passe, pour la nature de leurs ailes, tout le contraire de ce qu’on voit pour les volatiles à ailes pleines ; et c’est une remarque qu’on peut surtout faire pour les oiseaux dont le vol est le plus rapide, c’est-à-dire, pour les oiseaux à serres recourbées. § 7[1]. Pour ces oiseaux, la rapidité du vol est une des conditions de leur vie ; et tous les autres organes de leur corps semblent être calculés pour produire ce mouvement qui leur est particulier. Tous ils ont une tête petite, un cou assez mince, un thorax puissant et pointu ; pointu, pour faciliter la marche, comme la proue du navire, qui a la forme d’un Lambda ; puissant, par la

  1. Tous les autres organes de leur corps. Cette remarque est très-exacte. Buffon dit à peu près la même chose, dans son Discours sur la nature des oiseaux, tome XIX, p. 34, édit. de 1830. — Un thorax puissant et pointu. Tous ces détails sont parfaitement justes. Voir la description de l’oiseau dans le Règne animal de Cuvier, tome I, pp. 303 et suiv. « Le sternum surtout est d’une grande étendue, et augmente encore sa surface par une lame saillante dans son milieu. » Cuvier décrit ensuite la fourchette formée par la réunion des deux clavicules et les apophyses coracoldes. — La proue du navire. La comparaison était neuve du temps d’Aristote ; depuis lui, elle a été cent fois répétée. Elle est frappante, quand on considère surtout les oiseaux nageurs, le cygne par exemple ; mais elle n’est pas moins naturelle, quand on considère le mouvement des oiseaux volant dans l’air. — La forme d’un Lambda. C’est-à-dire la forme d’un triangle dont un angle aigu serait tourné en avant, pour faciliter la marche dans un fluide qu’il faut diviser avec plus ou moins d’effort.