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destinée à régler le vol, qu’elle dirige, comme le gouvernail dirige les bateaux ; car il faut que les gouvernails aussi fléchissent dans la jointure qui les unit au navire. C’est là ce qui fait que les volatiles dont les ailes sont pleines, et, parmi les oiseaux à ailes divisées, ceux chez qui la queue du croupion n’est pas naturellement consacrée à la fonction qu’on vient de dire, tels que le paon, le coq, et, en général, les oiseaux qui ne volent pas beaucoup, c’est là ce qui fait, disons-nous, que ces oiseaux ne dirigent pas leur vol en ligne droite.

§ 4[1]. En effet, il n’y a pas un seul volatile à ailes pleines qui ait une queue garnie de plumes ; et tous ils s’abattent au hasard, en quelque lieu que ce soit, entraînés comme un navire désemparé de son gouvernail. C’est ce qu’on peut voir également dans les coléoptères, comme le canthare et le hanneton, ou dans les insectes sans élytres, comme les abeilles et

  1. Une queue garnie de plumes. J’ai dû ajouter ces derniers mots pour marquer davantage la différence de la queue des insectes avec celle des oiseaux. — Entraînés comme un navire désemparé. C’est la suite de la comparaison précédente ; le fait est parfaitement observé et décrit. — Le canthare. Voir l’Histoire des Animaux, livre V, ch. XVII, § 15, p. 213 de ma traduction ; et le catalogue de MM. Aubertet Wimmer, p. 165 du tome I de leur édition et traduction de l’Histoire des Animaux. — Dans les oiseaux de grand vol. La description que donne ici Aristote est parfaitement exacte ; beaucoup d’autres naturalistes l’ont reproduite après lui. — Les flamants. J’ai traduit Porphyrion par Flamant ; mais l’identification n’est pas sûre, ainsi que je l’ai fait remarquer, Histoire des Animaux, livre VIII, ch. VIII, § 1, p. 45 de ma traduction ; pour le héron, voir id. ibid., livre VII, ch. V,§ 11, p. 34.