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peut marcher sans mouvoir les épaules. § 2[1]. Ce qui n’est pas moins vrai, ainsi qu’on l’a dit, c’est que tous les êtres ne se déplacent que grâce à la flexion et à l’extension, puisque tous ne peuvent progresser que sur un appui placé, jusqu’à un certain point, sous eux, et dans un milieu qui leur cède. Par une conséquence nécessaire, il faut que, si la flexion n’a pas lieu dans une autre partie, elle ait lieu au moins dans la partie d’où part le mouvement. Pour les volatiles dont les ailes sont pleines, c’est de cette aile même qu’il part ; pour les oiseaux ordinaires, c’est de la plume ; et pour les autres animaux, pour les poissons, par exemple, c’est de la partie correspondante. Chez d’autres, enfin, tels que les serpents, le principe de la flexion est dans les flexions mêmes du corps.

§ 3[2]. Chez l’animal qui vole, la queue du croupion est

  1. Ainsi qu’on l’a dit. Voir plus haut, ch. IX, § 1. — Dans un milieu qui leur cède. Le texte est moins précis ; et le mot dont il se sert est plus général ; mais le sens ne peut faire de doute ; le milieu qui code ne peut être que l’air ou l’eau. — Dont les ailes sont pleines. Comme les insectes, et aussi les chauves-souris, dont les ailes sont membraneuses. — C’est de cette aile même. Le mot grec est tout à fait spécial, et il désigne cette nature d’aile particulière. Dans notre langue, nous n’avons qu’un seul mot pour l’aile de l’insecte et pour l’aile de l’oiseau ; voir M. J. Bell-Pettigrew, de la Locomotion, p. 235. — De la plume. J’ai dû essayer de reproduire la différence des mots que le texte emploie. — La partie correspondante. Et ici, ce sont les nageoires. — De la flexion….. dans les flexions. Cette répétition est dans le grec même.
  2. . La queue du croupion. Ou simplement : La queue. Mais l’expression du texte implique l’idée de croupion. — Comme le gouvernail dirige les bateaux. La comparaison est si naturelle que bien des auteurs l’ont faite après Aristote, sans avoir à la lui emprunter ; voir Barthez, Nouvelle Méchanique des mouvements de l’homme et des animaux, p. 44, et aussi p. 203. — Fléchissent dans la jointure. Il faut en effet que le gouvernail puisse se mouvoir en une certaine mesure, à droite et à gauche, pour avoir une action sur le navire. — Ne dirigent pas leur vol en ligne droite. Parce que la queue n’est pas rectrice chez ces volatiles.