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et la sortie de la respiration, en se refermant pour que, quand la nourriture y arrive, rien ne puisse pénétrer dans l’artère. S’il y a quelque chose qui, par négligence, vient à gêner le mouvement et si l’on vient à respirer quand les aliments y sont apportés, on a des accès de toux et des suffocations, ainsi que nous venons de le dire. § 9[1]. Ce mouvement du larynx et de la langue est si admirablement combiné, que la nourriture ayant été triturée dans la bouche, et traversant le long de l’artère, il en reste très peu sous les dents, et qu’il ne s’en détourne que bien rarement une parcelle dans l’artère. § 10[2]. Les animaux dont on vient de parler n’ont pas d’épiglotte, parce que leur chair est sèche et que leur peau est dure, de telle sorte que cet organe, formé chez eux de cette chair et de cette peau, n’aurait pas eu assez de mobilité ; mais la contraction des extrémités de l’artère

  1. Ce mouvement du larynx. Le texte dit toujours : De l’artère. J’ai cru pouvoir substituer quelquefois le larynx à l’artère, parce que c’est surtout à la hauteur du larynx que se marque la direction des aliments vers l’œsophage ; la trachée-artère proprement dite ne vient qu’un peu plus bas. — Si admirablement combiné. La science ne peut que partager ce sentiment du philosophe grec. — Le long de l’artère. Pour se diriger à l’œsophage, derrière la trachée-artère. — Bien rarement. Observation très exacte d’un mécanisme qui est tout instinctif, et qui ne dépend pas de notre volonté, parce qu’elle se tromperait trop souvent.
  2. Dont on vient de parler. Voir plus haut, § 7. Ce sont les animaux qui ont des écailles ou des plumes. — Leur chair est sèche. Cette explication est bien vague, et peut ne pas paraître très satisfaisante. — Assez de mobilité. Et de souplesse. — Les animaux couverts de poils. Et en général, les mammifères.