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progression. Au contraire, en se détendant, elle dépasse la première extension ; et cette portion restant en place, l’animal y ramène encore tout le reste.

§ 9[1]. Dans tous les changements dont on vient de parler, l’être qui se meut progresse, tantôt en s’étendant en ligne droite, tantôt en se redressant sur les parties antérieures, après s’être infléchi avec elles, et en s’infléchissant sur celles qui suivent. Tous les animaux qui sautent doivent fléchir sur la partie du corps qui est inférieure, et c’est en s’y appuyant qu’ils peuvent exécuter leur saut. § 10[2]. Les animaux qui volent et ceux qui nagent procèdent encore de même. Ceux-ci volent en déployant tout droit leurs ailes et en les infléchissant ; les autres en font autant de la nageoire.

  1. Dont on vient de parler. Ceci ne fait guère que répéter ce qui a été dit dans les paragraphes précédents. — Sur celles qui suivent. Ce sont les parties postérieures du corps. — Tous les animaux qui sautent. Voir plus haut, ch. IIII, § 1.
  2. Qui volent et ceux qui nagent. Presque tous les physiologistes contemporains ont rapproché le vol et la natation, comme Aristote le fait ici. — En déployant tout droit leurs ailes L’explication n’est pas fausse ; mais elle est beaucoup trop brève ; le mouvement des ailes de l’oiseau est excessivement compliqué, comme on peut le voir dans Claude Perrault, de la Méchanique des animaux, pp. 374 et suiv., édit. de 1721 ; Barthez, nouvelle Méchanique des animaux, p. 190, 6e section ; Cuvier, Anatomie comparée, t. I, p. 510, 1ere édit.; M. Marey, la Machine animale, pp. 218 et 236 ; et surtout M. Pettigrew, la Locomotion chez les animaux, pp. 17, 143 à 235, 245 et 276. — Les autres en font autant de la nageoire. Ceci n’est plus aussi exact ; aujourd’hui il est reconnu que les poissons avancent presque exclusivement par le mouvement de leur queue ; les nageoires maintiennent le corps en équilibre, et le dirigent. — Comme nous l’avons expliqué antérieurement. Voir plus haut, ch. VII, § 6 et 7.