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grande, tout égale qu’elle est ; car elle égalerait alors et la partie qui reste en place et en outre l’hypoténuse. § 6[1]. Il y a donc nécessité que la partie qui s’avance s’infléchisse, et qu’après qu’elle s’est infléchie, l’animal fasse en même temps étendre l’autre, qui s’incline et s’avance, en demeurant sur la perpendiculaire. Les jambes représentent ainsi un triangle isocèle. La tête s’abaisse un peu plus bas, lorsque se produit la perpendiculaire sur laquelle l’animal s’appuie en marchant.

§ 7[2]. Quant aux animaux sans pieds, il y en a qui progressent par ondulations ; et ce mouvement se produit

  1. Il y a donc nécessité… Cette nécessité ne résulte pas de ce qui précède ; mais le fait de la flexion n’en est pas moins certain, et sans elle la marche serait impossible. — Qui s’incline… sur la perpendiculaire. Il y a des éditeurs qui ont mis toute cette petite phrase entre crochets, comme suspecte. — Un triangle isocèle. L’observation est vraie, et il y a en effet un moment dans la marche où les jambes forment un triangle isocèle, le tronc et le haut du corps représentant une perpendiculaire élevée au sommet. — La tête s’abaisse. Le mouvement de la tête aide de cette façon le mouvement de progression, qu’exécutent les muscles des jambes.
  2. Quant aux animaux sans pieds. Par les animaux sans pieds, l’auteur entend surtout les reptiles ophidiens ; plus loin, il sera question des poissons, qui se déplacent par l’action de leurs nageoires et de leur queue. — Par ondulations. Le mot du texte rappelle le mouvement des flots, tout aussi bien que le mot que j’emploie dans ma traduction. — De deux façons. L’ondulation peut être, ou horizontale, de droite à gauche et de gauche à droite, ou verticale, une partie du corps faisant voûte. — C’est la manière des serpents. Les serpents avancent surtout par des ondulations latérales ; mais il y en a aussi qui se dressent et avancent à la façon des chenilles. — N’est réellement qu’une flexion. La seule différence, c’est que le corps entier s’infléchit, au lieu d’un membre isolé. — Entrailles de terre. Voir plus haut, ch. IV, § 6. — Les sangsues. Voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 212, où est décrite la progression de la sangsue. Cette description se rapproche tout à fait de celle d’Aristote.