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CHAPITRE IX

Conditions générales du mouvement ; il y faut toujours un point d’inertie ; combinaison de l’extension et de la flexion ; équilibre des membres ; ondulations nécessaires de la marche ; reptation des enfants, et des lutteurs dans la palestre ; action successive des jambes ; marche des animaux dépourvus de pieds ; explication du saut ; explication du vol ; natation des poissons selon qu’ils ont plus ou moins de nageoires ; natation spéciale des poissons plats.

§ 1[1]. S’il n’y avait pas de point d’inertie, il n’y aurait pas de flexion possible, ni de natation, ni de marche en ligne droite ; et voici ce qui le prouve. La flexion n’est pas autre chose que le changement de la ligne droite en un cercle, ou en un angle rentrant. Le redressement en ligne droite n’est que le changement de l’un des deux en la ligne directe. § 2[2]. Dans tous les

  1. Pas de point d’inertie. C’est le point d’appui indispensable à toute espèce de levier pour qu’il puisse agir ; et le principe que pose ici Aristote est un des premiers et des plus essentiels de la mécanique. — Ni de natation, ni de marche. Il faudrait ajouter le vol, qui, au fond, a lieu selon les mêmes lois ; il faut toujours un point d’appui pour les ailes, comme il en faut un pour les nageoires ou pour les jambes. Cuvier, dans son Anatomie comparée, n’a pas essayé de poser aucun principe de mécanique ; il ne s’est occupé que des os et des muscles, IIe leçon, tome I, p. 89, 1ere édition. La plupart des autres anatomistes ont fait d’utiles emprunts à la mécanique. Voir aussi dans l’Anatomie comparée de Cuvier, la VIIe leçon, où de temps à autre il est amené à présenter quelques considérations de mécanique et de statique. — En un cercle. Comme on le voit par les pattes antérieures des quadrupèdes.
  2. A un seul et unique appareil. La jambe, par exemple, avec la cuisse, la flexion du genou, et celle du pied. — Doit être tout droit. Cette condition est indispensable, et il y a nécessairement, dans toute progression, un moment où le corps doit être perpendiculaire. — Il se forme une hypoténuse. Les deux jambes étant à peu près de même longueur, l’une droite, l’autre s’avançant, le triangle a deux côtés à peu près égaux ; mais la distance entre les jambes n’est pas égale à l’un des côtés. L’hypoténuse s’adresse exclusivement au triangle rectangle ; puisqu’elle est le côté opposé à angle droit. Au temps d’Aristote, le langage mathématique n’était peut-être pas encore tout à fait arrêté ; mais l’hypoténuse doit ici s’entendre de la jambe qui avance, celle qui est perpendiculaire formant un angle droit avec le sol, où elle s’appuie pour soutenir le corps. — La longueur qui ne bouge pas. C’est la jambe qui est un instant droite et perpendiculaire ; c’est le plus long côté de l’angle droit. — La ligne intermédiaire. C’est l’espace compris entre les deux pieds, qui forme le second côté de l’angle droit.