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du ventre. Mais ne montrons pas nous-mêmes trop de naïveté, en nous arrêtant trop longtemps à des arguments si naïfs.

§ 7[1]. L’artère, placée en avant comme elle l’est, ainsi que nous venons de l’expliquer, est gênée par la nourriture ; mais c’est dans cette vue que la nature a imaginé l’épiglotte. Tous les vivipares n’ont pas cet organe ; mais ceux-là seuls en sont pourvus qui ont un poumon, qui ont la peau velue, et qui n’ont ni écailles ni plumes. § 8[2]. Chez ces derniers animaux, l’épiglotte est suppléée par le pharynx, qui se contracte et qui s’ouvre de la même manière où chez les autres l’épiglotte s’abaisse et se relève par l’entrée

  1. L’artère. Il est évident que par l’artère on doit entendre ici le larynx. — Nous venons de l’expliquer. Voir plus haut, § 4. — La nature a imaginé l’épiglotte. Le mécanisme de l’épiglotte est admirable, et Aristote n’a pas manqué de le signaler pour en faire honneur à la sagesse de la nature. L’épiglotte est une valvule cartilagineuse placée sur l’ouverture de la glotte, ou du larynx, pour en défendre l’entrée aux substances alimentaires, qui passent de la bouche dans le pharynx ; voir Cuvier, Anatomie comparée, XVIIIe leçon, pp. 278 et suiv. Le bol alimentaire est forcé de suivre sa route et d’entrer dans l’œsophage, parce qu’il est pressé entre les fosses nasales, que lui ferme le voile du palais, et le larynx, que lui ferme l’épiglotte. — Tous les vivipares n’ont pas cet organe. Ce ne sont guère que les mammifères qui ont une épiglotte ; voir Cuvier, loc. cit., p. 279.
  2. Suppléée par le pharynx. Dans les oiseaux, il n’y a pas d’épiglotte ; chez eux le larynx s’ouvre dans l’arrière-bouche par une fente longitudinale, hérissée de papilles cartilagineuses ; voir Cuvier, loc. cit., p. 280 ; et outre ces papilles, il y a des mucosités qui servent à garantir la glotte de l’accès des corps liquides. Les reptiles n’ont qu’un rudiment d’épiglotte ; mais le pharynx ne peut jamais suppléer complètement à l’épiglotte. — Dans l’artère. Nous dirions : Dans le larynx, qui est à l’entrée de la trachée-artère. — Ainsi que nous venons de le dire. Voir plus haut, § 6.