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leur mouvement de locomotion n’ont pas besoin de pieds pour exécuter un mouvement de ce genre. Les animaux qui doivent employer le saut, sans que d’ailleurs ce mouvement leur suffise, et qui, en outre, ont besoin de la marche, sont constitués de manière que la marche est plus commode pour eux, tandis que pour les autres la marche leur est absolument interdite.

§ 4[1]. Ce qui fait que nécessairement tout animal a des pieds en nombre pair, c’est que le mouvement n’est que partiel, et qu’il ne transporte pas la masse entière du corps d’un seul coup, comme le fait le mouvement du saut ; mais il faut absolument que quelques-uns des pieds qui changent restent en place, tandis que certains autres pieds se meuvent. L’un et l’autre de ces mouvements se font par les pieds opposés,

  1. Ce qui fait que nécessairement L’explication est excellente ; et la physiologie moderne ne saurait mieux dire ; mais ceci résulte primitivement de la constitution même du corps, formé de deux parties accolées. — D’un seul coup. C’est là ce qui arrive dans le saut ; mais dans la presque totalité des animaux, le saut est un moyen exceptionnel de locomotion ; la marche est leur procédé habituel. — Restent en place, tandis que. Comme il a été dit plus haut, ch. III, § 2. — Faisant passer le poids du corps. La science actuelle ne peut s’expliquer autrement que ne le fait Aristote. — Avec trois pieds. L’observation est vraie ; et il n’y a pas d’animal à trois pieds ; ce serait une claudication perpétuelle et très-fatigante. — Il tomberait inévitablement. L’hypothèse paraît vraisemblable.