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qu’elle conserve soigneusement à chaque être son essence propre, et sa manière de rester constamment ce qu’il est. La seconde cause, c’est celle que nous avons déjà dite, à savoir que nul animal ayant du sang ne peut être pourvu de plus de quatre appareils de mouvement. § 2[1]. Il suit évidemment de ceci que les animaux pourvus de sang dont la longueur est disproportionnée au reste de leur corps, comme le sont les serpents, ne peuvent avoir des pieds. D’abord, ils ne pourraient pas en avoir plus de quatre, puisqu’alors ils seraient des animaux privés de sang. Mais tout en ayant deux pieds ou même quatre, ils seraient à peu près complètement immobiles ; et dès lors un mouvement aussi lent leur serait de toute nécessité presque inutile. § 3[2]. D’autre part, tout animal pourvu de pieds a nécessairement les pieds en nombre pair ; et ceux qui emploient exclusivement le saut pour faire

  1. Il suit évidemment de ceci. La conséquence n’est pas du tout évidente, comme l’auteur paraît le croire. Ce sont là simplement des considérations abstraites, qui ne sont pas fausses précisément, mais qui ne tiennent pas d’assez près au sujet qu’on traite. — La longueur est disproportionnée. Le fait est vrai ; mais il n’a pas les conséquences qu’on lui donne. — A peu près complètement immobiles. On ne dit pas pourquoi, si ce n’est que leur mouvement serait trop lent ; mais il y a beaucoup d’autres animaux dont la locomotion est encore plus lente que celle des reptiles, en dépit des pieds dont ils sont pourvus.
  2. En nombre pair. L’observation est juste ; et ce nombre pair tient évidemment à ce que le corps a deux parties, la droite et la gauche ; voir plus loin, § 4, et plus haut, ch. I, § 3. — Qui emploient exclusivement le saut. On pourrait citer les puces, et d’autres insectes, qui paraissent n’avoir que ce moyen de locomotion. Ces animaux sautent si bien, parce que leurs jambes et leurs cuisses de derrière sont très-longues et très-épaisses. Leur saut se fait par un déploiement subit des articulations inférieures jusqu’à la dernière inclusivement, qui préalablement avait été ployée plus que de coutume ; voir Cuvier, Anatomie comparée, VIIe leçon, tome I, p. 497, 1ere édition. — Pour eux…. pour les autres. Le texte est moins précis ; mais le sens ne paraît pas douteux.