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des flexions plus petites dans l’eau et sur terre. Mais ceux des kestres qui ont deux nageoires compensent par leur flexion dans l’eau les quatre appareils qu’ils n’ont pas.


CHAPITRE VIII

De la marche des serpents ; deux causes font qu’ils ne peuvent avoir de pieds ; les pieds des animaux sont toujours en nombre pair ; impossibilité de la locomotion sur trois pieds ; exemple des scolopendres, auxquelles on a arraché des pieds pour qu’ils fussent en nombre impair ; explication des effets de cette mutilation ; les pieds restants suppléent à ceux qu’on a retranchés. — Résumé partiel.

§ 1[1]. Si les serpents sont dépourvus de pieds, cela tient à deux causes : la première, c’est que jamais la nature ne fait rien en vain, et que, dans chaque cas donné, elle vise à faire toutes choses le mieux possible et

  1. Si les serpents sont dépourvus de pieds. La reptation des ophidiens est un des phénomènes de locomotion les plus remarquables, et Aristote a bien fait de ne pas la négliger. Les explications qu’il en donne sont bien insuffisantes sans doute ; mais ce sont les premières. — La première, c’est que jamais… Il ne semble pas que cette cause, qui est profondément vraie dans sa généralité, ait ici une application spéciale ; c’est un admirable principe que l’homme demande à sa raison, mais qui ne concerne pas plus les reptiles que le reste de la création. — Le mieux possible. Fondement de l’optimisme, qu’Aristote a toujours professé, sur les traces de Platon, son maître, et de Socrate. — Que nous avons déjà dite. Voir plus haut, ch. VII, § l, et ch. II, § 2.