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postérieure comme dans les quadrupèdes. § 5[1]. C’est la longueur de la bête qui exige les flexions. Ici il en est comme pour les hommes de haute taille, qui marchent tout voûtés ; leur épaule droite se porte avant ; et la jambe gauche tend plutôt à demeurer en arrière ; et alors le milieu de leur corps se creuse et se voûte. C’est bien ainsi, croyons-nous, que les serpents marchent sur le sol, par des appareils qui se voûtent ; ce qui revient à dire qu’ils se meuvent tout à fait comme les quadrupèdes, puisqu’ils changent successivement le concave et le convexe. Quand la gauche à son tour conduit les parties antérieures, le concave se produit alors en sens contraire ; et à ce moment, c’est la partie droite qui rentre en dedans. § 6[2]. Représentons la partie droite du devant par A ; la gauche

  1. C’est la longueur de la bête. La raison ici donnée est de toute évidence. — Comme pour les hommes de haute taille. Le fait est exact ; mais la comparaison ne l’est pas autant. — Tout voûtés. C’est une observation que tout le monde a pu faire, ainsi que la suivante. — C’est bien ainsi… que les serpents. La conformation des serpents est tellement différente que ce rapprochement n’a rien de fondé. — Qui se voûtent. Soit horizontalement, soit verticalement. — Tout à fait comme les quadrupèdes. Cette assertion est fort exagérée, et elle n’a quelque réalité qu’avec la restriction que fait l’auteur dans les lignes qui suivent. — Quand la gauche à son tour. C’est-à-dire, quand le serpent fait une reptation à gauche, après l’avoir faite à droite. — Qui rentre en dedans. Le fait est certainement exact ; mais le mouvement de reptation est tout autre chose que le mouvement progressif des quadrupèdes.
  2. Représentons la partie droite… On peut refaire la figure d’après ces indications ; mais les manuscrits ne la donnent pas. Les quatre lettres ABCD doivent former une ligne ondulée dans le genre de celle que décrivent les serpents. Voir sur la reptation, Claude Perrault, Méchanique des Animaux, pp. 369 et 384, édit. de 1721 ; Barthez, Nouvelle méchanique des mouvements, etc., 4e section, p. 135 ; Cuvier, Anatomie comparée, t. I. pp. 23, 51, qui n’a pas traité spécialement de la reptation ; M. J. Bell-Pettigrew, La Locomotion chez les animaux, pp. 46 ; M. G. Colin, Physiologie comparée, p. 456, 1er volume.